jeudi 21 juillet 2011

Souvenirs, Souvenirs n°2




  Si, pour certains, le mois de Mai leur rappelle le temps des cerises, pour moi il me rappelle le temps de la Foire Exposition. Dans ma ville natale, juste devant chez moi, il y avait une très grande place sur laquelle se déroulaient toutes les grandes manifestations: troupes de funambules, cirques, fêtes foraines, podiums Europe 1 et aussi foires-expositions.
  Aujourd’hui, comme dans beaucoup de villes, cet endroit est devenu un vaste parking que l'on dit très mal fréquenté. Ce qu’il n’était pas durant ma jeunesse.
  Pendant la foire exposition, toute la place était barricadée avec de grands panneaux faits de planches en bois formant ainsi une enceinte.
  Avec mon amie d’enfance Zaza - nous habitions le même immeuble - nous attendions l’ouverture de cette foire avec impatience. En effet, durant quelques années de notre prime jeunesse et afin d’égayer un peu la morosité dominicale d’une ville moyenne de province nous avons, à cette occasion, lancé des opérations commando.
  Dès que nos emplois du temps scolaires nous libéraient, nous partions à l’assaut de tous les stands et ce, sans exception. Tous les prospectus, dépliants ou autres catalogues ainsi que brochures qui passaient à portée de nos mains étaient capturés avec férocité.
  A la fin de la journée, notre raid achevé, nous étions alors en possession d’un volumineux butin. Mais, avant de rentrer chez nous, il nous restait deux missions d’importance à accomplir: rendre visite aux robots musiciens et à la Féerie des Eaux. 

   
  Les robots musiciens se trouvaient enfermés dans une salle, dans le noir, éclairés seulement par quelques projecteurs de couleurs et de lumière noire. Cette ambiance bizarre, rajoutée à l’aspect étrange de ces robots métalliques et mécaniques, nous inquiétait un peu. Alors, ils se mettaient à jouer une musique de nulle part assaillis de gestes syncopés et cliquetants. Puis…Ouf !...Fin de la représentation.

  A présent, direction les jets d’eau. 


  Là, dans une grande salle, une fois les lumières éteintes, retentissait, par une sono saturée et tonitruante , le fameux : «Lac des Cygnes » - morceau d’anthologie sur lequel toutes les petites filles en tutu rose du monde se sont essayées à la danse dite classique sous le regard émerveillé et envieux de leur mère et grand-mère. A l’instant précis où retentissait la musique, des jets d’eau jaillissaient avec force et majesté en suivant les inflexions de la musique tout en changeant de couleurs. Suivirent d’autres morceaux musicaux du même style, les jets d’eau essayant d’attraper le bon tempo tout en changeant de formes et de couleurs. Puis…Ouf !... Fin de la représentation.

  Ces deux spectacles, plutôt kitsch, avalés, nous rentrions en toute hâte chez nous car un travail important et délicat nous attendait. Il nous fallait trier et classer par thèmes nos trophées de chasse et, si besoin, retirer les doublons que nous pouvions alors nous échanger. Enfin, nous commencions à jouer au marchand. Nous étions multicarte. Nous vendions de tout : des voyages, des maisons, des bestiaux, du matériel agricole…Vous riez ? Soit.

  Il n’empêche que cela nous a occupés pendant bien des week-ends maussades, car en ce temps-là : point de télévision.


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